Apport des nouvelles images 3D du Linceul de Turin
Paul Gastineau réalisa une sorte de « bas-relief » de la face de l’homme du Suaire, au moyen d’un appareil électromécanique convertissant les informations du négatif de Secundo Pia en relief.
Quelques années plus tard, en 1976, deux ingénieurs américains, Jumper et Jackson, réussirent à l’aide d’un ordinateur et d’une caméra VP8 de la NASA (utilisée pour les images planétaires) à construire
une représentation 3D du corps imprimé sur le Linceul de Turin.
Cela confirmait l’existence d’une relation entre l’intensité lumineuse de chaque point du Suaire et la distance séparant le corps du tissu qui l’enveloppait. Cette constatation impliqua que la source d’énergie (rayonnement lumineux ?) responsable de ce phénomène extraordinaire venait du corps et non de l’extérieur du linge.
Bénéficiant d’une certaine expérience en traitement d’image de la photographie du Saint Suaire, et étant intimement convaincu de la relation entre l’information couleur et le codage tridimensionnel de l’image, j’ai traité le tissu comme s’il s’agissait d’un négatif couleur tridimensionnel. Grâce à des programmes informatiques adaptés à l’imagerie 3D, il m’a été possible de convertir les composantes chromatiques de l’image en carte de reliefs (ou hauteurs).
Les résultats obtenus ont permis d’apporter des informations sur le Linceul de Turin, qui n’étaient pas très visibles jusqu’à maintenant. Citons par exemple la présence d’un « halo » sombre autour du visage, qui pourrait conforter l’hypothèse d’Ian Wilson sur les liens entre le Mandylion d’Edesse et le Saint Suaire. Autres exemples, on distingue mieux la pliure des jambes avec la pointe des genoux surélevée, ainsi que le ventre d’aspect plutôt gonflé.
D’autre part, comme on le suspectait, ces images 3D montrent pour la première fois qu’il y a bien une information tridimensionnelle sur la face dorsale, comme sur la face ventrale.
Nous y voyons une chevelure épaisse tressée de couleur châtain clair, voir blond-roux, dont les couleurs sont bien séparées du reste de l‘image. Ces couleurs sont-elles parfaitement restituées ? Pour en être sûr il faudrait réaliser des analyses spectro-photométiques sur le tissu du linceul afin de calibrer les couleurs.